La dérive des continents est le nom donné à l’ensemble des mouvements horizontaux des continents les uns par rapport aux autres.
Ce phénomène explique comment la surface de la Terre s’est transformée au cours des temps géologiques, en formant et en séparant les continents et les océans.
L’origine de la théorie de la dérive des continents
L’idée que les continents ont pu se déplacer sur la Terre n’est pas nouvelle. Dès le XVIe siècle, des cartographes comme Abraham Ortelius ont remarqué que les contours des continents semblaient s’ajuster, comme les pièces d’un puzzle. Au XIXe siècle, des naturalistes comme Alfred Russel Wallace ont observé des similitudes entre les espèces vivantes et fossiles de continents séparés, suggérant une origine commune.
C’est en 1912 que le géologue et météorologue allemand Alfred Wegener a proposé pour la première fois une théorie scientifique de la dérive des continents. Il a rassemblé de nombreux arguments géologiques, paléontologiques, climatologiques et biologiques pour soutenir son hypothèse. Selon lui, il y a environ 200 millions d’années, tous les continents formaient un seul bloc, qu’il a appelé la Pangée. Sous l’effet de forces internes à la Terre, la Pangée se serait fragmentée en plusieurs morceaux, qui auraient ensuite dérivé jusqu’à leur position actuelle.
La théorie de Wegener a été accueillie avec scepticisme par la communauté scientifique de l’époque, qui ne voyait pas comment les continents pouvaient se déplacer sur la Terre, ni quelles forces pouvaient les faire bouger.
Wegener n’a pas réussi à apporter une explication satisfaisante à ces questions, et sa théorie a été progressivement abandonnée.
La confirmation de la dérive des continents par la tectonique des plaques
Il a fallu attendre les années 1960 pour que la théorie de la dérive des continents soit reconnue et intégrée dans un cadre plus général, celui de la tectonique des plaques. Cette théorie repose sur la découverte de la structure et de la dynamique de la croûte terrestre, qui est constituée de plusieurs plaques rigides, qui reposent sur une couche plus ductile, appelée asthénosphère. Les plaques sont en mouvement les unes par rapport aux autres, sous l’effet de la convection du manteau, qui est la couche intermédiaire entre le noyau et la croûte de la Terre.
Les plaques peuvent interagir de trois manières différentes, selon leur nature et leur direction de mouvement :
– La divergence, qui correspond à l’éloignement de deux plaques, entraînant la formation de nouvelles croûtes océaniques au niveau des dorsales, qui sont des chaînes de montagnes sous-marines.
– La convergence, qui correspond au rapprochement de deux plaques, entraînant la subduction de la plaque la plus dense sous l’autre, ou la collision de deux plaques de même densité, formant des chaînes de montagnes comme l’Himalaya.
– La coulissage, qui correspond au glissement de deux plaques le long d’une faille, sans création ni destruction de croûte, comme la faille de San Andreas en Californie.
La tectonique des plaques permet d’expliquer la dérive des continents, mais aussi d’autres phénomènes géologiques, comme les séismes, les volcans, les fosses océaniques, les rifts continentaux, etc. Elle permet aussi de reconstituer l’histoire de la Terre, en retraçant les positions passées et futures des continents et des océans.
Les conséquences de la dérive des continents sur la vie et le climat
La dérive des continents a des conséquences importantes sur la vie et le climat de la Terre. En effet, le déplacement des continents modifie la répartition des masses terrestres et maritimes, ce qui influence les courants océaniques, la circulation atmosphérique, la distribution des climats, etc. Par exemple, la fermeture de l’isthme de Panama, il y a environ 3 millions d’années, a modifié les courants marins entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique, ce qui a entraîné un refroidissement global du climat.
La dérive des continents affecte aussi la biodiversité, en créant ou en supprimant des barrières géographiques entre les espèces.
Par exemple, la séparation de l’Amérique du Sud et de l’Afrique, il y a environ 120 millions d’années, a isolé les faunes et les flores de ces deux continents, favorisant leur diversification.
À l’inverse, la formation de la Pangée, il y a environ 300 millions d’années, a mis en contact les espèces de différents continents, provoquant des compétitions et des extinctions.
La dérive des continents est donc un phénomène qui façonne la Terre depuis des millions d’années, et qui continue à le faire.
Elle témoigne de la dynamique interne de la planète, et de son influence sur la vie et le climat. Elle nous invite à prendre conscience de l’évolution de notre environnement, et de notre place dans l’histoire de la Terre.
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