• Le Tibet est une région d’Asie située sur le plateau du même nom, au nord de l’Himalaya. Il est habité par les Tibétains et d’autres peuples, et possède une culture et une histoire riches et complexes.
  • Le Tibet est souvent appelé « le Toit du Monde », car il a une altitude moyenne de 4 200 mètres et son plus haut sommet, l’Everest, culmine à 8 849 mètres¹. Le Tibet est aussi qualifié de « château d’eau de l’Asie » car les plus grands fleuves du continent asiatique le traversent dans leur cours supérieur².
  • Le Tibet est une région géographique, ethnique et culturelle, qui comprend trois régions traditionnelles : l’Ü-Tsang, l’Amdo et le Kham. Le terme tibétain se nomme Bod et signifie « Haut-Pays ».
  • Le Tibet est également une entité politique, dont le statut est controversé entre la Chine, qui le considère comme une partie intégrante de son territoire, et le gouvernement tibétain en exil, qui revendique son indépendance ou son autonomie.
  • La capitale historique et culturelle du Tibet est Lhassa, où se trouve le palais du Potala, ancienne résidence des dalaï-lamas, les chefs spirituels et temporels du Tibet.
  • Les Tibétains parlent un des trois dialectes du tibétain, une langue de la famille tibéto-birmane, et pratiquent majoritairement le bouddhisme tibétain, une forme de bouddhisme vajrayana, qui accorde une grande importance aux rituels, aux symboles et aux lamas.
  • L’histoire du Tibet est marquée par les influences de ses voisins, la Chine, l’Inde, la Mongolie et le Népal, mais aussi par sa volonté de préserver son indépendance et son identité. Les premières traces de civilisation au Tibet remontent au VIIe siècle av. J.-C., avec l’émergence du royaume de Kiraat, qui s’étendait sur l’est du pays. Au VIIe siècle, le roi Songtsen Gampo unifia le Tibet et fonda l’empire du Tibet, qui s’étendit jusqu’au Népal, au Bengale, au Cachemire et à la Chine. Il fit construire le palais du Potala et le temple de Jokhang, et introduisit l’écriture tibétaine, basée sur l’alphabet indien. L’empire du Tibet connut son apogée au VIIIe siècle, sous le règne du roi Trisong Detsen, qui fit du bouddhisme la religion officielle du pays, et invita le maître indien Padmasambhava, qui fonda l’école nyingmapa, la plus ancienne du bouddhisme tibétain. L’empire du Tibet s’effondra au IXe siècle, à la suite de guerres civiles et de l’invasion des Mongols. Le Tibet entra alors dans une période de fragmentation politique et de déclin religieux, qui dura jusqu’au XIe siècle. Au XIe siècle, le Tibet connut un renouveau du bouddhisme, grâce à l’arrivée de nouveaux maîtres indiens, comme Atisha, qui fonda l’école kadampa, et à la traduction de nombreux textes sanskrits. De nouvelles écoles du bouddhisme tibétain apparurent, comme la sakya, la kagyu et la gelug, qui se distinguèrent par leurs doctrines, leurs pratiques et leurs lignées de maîtres. Au XIIIe siècle, le Tibet fut intégré à l’empire mongol, qui lui accorda une certaine autonomie religieuse et politique. Le chef de l’école sakya, Sakya Pandita, devint le représentant du Tibet auprès du grand khan Möngke, et reçut le titre de vice-roi du Tibet. Au XIVe siècle, le moine Tsongkhapa réforma le bouddhisme tibétain et fonda l’école gelug, qui devint la plus influente du Tibet. Il établit le système des tulkus, ou lamas réincarnés, qui permettait de perpétuer la lignée des maîtres. Parmi les tulkus les plus célèbres, on compte les dalaï-lamas, les panchen-lamas et les karmapas. Au XVIIe siècle, le 5e dalaï-lama, Lobsang Gyatso, unifia le Tibet sous son autorité et reçut le soutien de l’empereur mongol Güshri Khan, qui lui conféra le titre de roi du Tibet. Il fit construire le palais du Potala et établit le gouvernement du Ganden Phodrang, qui dirigea le Tibet jusqu’en 1959. Il instaura également une relation de patronage avec l’empereur chinois de la dynastie Qing, Shunzhi, qui lui reconnut le titre de dalaï-lama et le droit de gouverner le Tibet. Au XVIIIe siècle, le Tibet fut envahi à plusieurs reprises par les Dzoungars, les Népalais et les Chinois, qui tentèrent d’imposer leur influence sur le pays. Le 7e dalaï-lama, Kelsang Gyatso, fut exilé en Chine par l’empereur Qianlong, qui nomma le 6e panchen-lama, Lobsang Palden Yeshe, comme régent du Tibet. Le 8e dalaï-lama, Jampel Gyatso, fut restauré sur le trône par l’empereur Jiaqing, qui lui accorda le titre de roi du Tibet. Le 9e dalaï-lama, Lungtok Gyatso, mourut à l’âge de 10 ans, sans avoir été intronisé. Le 10e dalaï-lama, Tsultrim Gyatso, fut intronisé à l’âge de 18 ans, mais mourut deux ans plus tard. Le 11e dalaï-lama, Khedrup Gyatso, fut intronisé à l’âge de 17 ans, mais mourut quatre ans plus tard. Le 12e dalaï-lama, Trinley Gyatso, fut intronisé à l’âge de 18 ans, mais mourut trois ans plus tard. Le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso, fut intronisé à l’âge de 25 ans, et régna pendant 44 ans. Il renforça l’autonomie du Tibet face à la Chine, qui était affaiblie par la révolution de 1911 et l’invasion japonaise. Il modernisa le pays et établit des relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne, la Russie, le Népal et l’Inde. Il proclama l’indépendance du Tibet en 1913, mais celle-ci ne fut pas reconnue par la Chine ni par la communauté internationale. Il mourut en 1933, en laissant un testament qui annonçait l’invasion du Tibet par la Chine. Le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso, fut reconnu à l’âge de 2 ans, et intronisé à l’âge de 15 ans. Il dut faire face à la menace de la Chine communiste, qui envahit le Tibet en 1950 et imposa l’accord en 17 points, qui reconnaissait la souveraineté de la Chine sur le Tibet, mais lui accordait une certaine autonomie. Le 14e dalaï-lama tenta de négocier avec le président Mao Zedong, mais les relations se détériorèrent à la suite du soulèvement tibétain de 1959, qui fut réprimé par l’armée chinoise. Le 14e dalaï-lama s’enfuit en Inde, où il établit le gouvernement tibétain en exil, qui revendique la souveraineté du Tibet. Il reçut le prix Nobel de la paix en 1989, pour son action non-violente en faveur de la liberté du Tibet. Il renonça à son pouvoir politique en 2011, et transmit celui-ci au.